CD-ROM ISO 9660 et Macintosh

Résumé : CD-ROM ISO 9660 et ordinateurs Macintosh. Problèmes d'utilisation des CD-ROM ISO 9660 dans diffusion de données à destination d'un public comprenant des utilisateurs Macintosh. Comment produire des CD-ROM hybrides sur un PC.
 

Introduction

Cette page est consacrée aux problèmes d'utilisation des CD-ROM à la norme ISO 9660 dans les tranferts de données (ou dans la diffusion de données) entre le PC et le Macintosh, ou plus généralement dans la diffusion de données à destination d'un public comprenant des utilisateurs Macintosh.
Si vous vous intéressez plus spécifiquement à l'utilisation des CD-ROM ISO 9660 pour le transfert de données dans l'autre direction (du Macintosh vers le PC), veuillez consulter notre autre page sur les CD-ROM ISO 9660.

Une bonne solution ?

Etant donné que le format ISO 9660 est un format universel, qui n'est pas strictement lié à la plate-forme MS-DOS/Windows, mais est accepté aussi sous Unix et sous Linux, on peut facilement en arriver à l'idée qu'un CD-ROM ISO peut constituer une solution universelle pour le transfert de données entre le PC et le Macintosh, ou plus généralement pour la diffusion de données dans un public dont on ne connaît pas l'équipement informatique (qui peut donc comprendre des utilisateurs Macintosh).
Si vous avez choisi de ne pas ignorer purement et simplement ces derniers, ce qui pourrait être une grave erreur dans certains domaines comme l'imagerie, la photographie, la PAO et toutes les professions graphiques, il est nécessaire de consacrer quelques instants à réfléchir à la question.
Malheureusement, dès que l'on commence à creuser un peu, on se rend compte que de nombreuses difficultés existent, liées aux limites du support des CD-ROM ISO sur le Macintosh. Rassurez-vous, aucune de ces difficultés n'est insurmontable, et nous proposons des solutions.
C'est par exemple le cas des extensions Joliet (qui permettent d'avoir des noms jusqu'à 64 caractères). Mentionnons également le problème de la reconnaissance et de l'identification des fichiers de données. C'est encore le cas des programmes.
Enfin, même si l'on peut considérer que le problème est moins essentiel, la fonction de lancement automatique d'un CD-ROM, sur le Macintosh, ne peut pas se faire à partir d'un support autre que HFS.

Noms Joliet

La norme ISO 9660, dans sa rédaction initiale (ce que l'on appelle encore aujourd'hui le niveau de conformité 1), n'autorisait que les noms de type 8+3 (noms en capitales, ne comprenant que les lettres majuscules de l'alphabet, des chiffres et le trait de soulignement). D'autres restrictions s'appliquaient également, mais nous pouvons les ignorer ici. Une extension à la norme ISO 9660 a été publiée par Microsoft sous le nom de Joliet.
Cette extension Joliet porte à 64 le nombre des caractères composant le nom d'un fichier. Ces caractères sont stockés en Unicode, ce qui autorise un ensemble pratiquement universel pour toutes les langues.

Joliet et Macintosh

Tant que l'on n'avait que des noms de type 8+3, le Macintosh n'avait pas de difficulté à les gérer (hormis le problème de la reconnaissance et de l'interprétation des extensions, voir plus bas).
Comme les logiciels de gravure de CD-ROM ont pratiquement tous adopté le principe d'utiliser les noms courts MS-DOS pour former le catalogue ISO strict (niveau 1 de conformité), l'utilisateur se voit confronté à des noms du type FICHIE~1.TXT.
Thomas Tempelman a publié une nouvelle extension Joliet qui résout une partie de ces problèmes. Cette extension affiche toujours un maximum de 31 caractères, mais ne retombe pas au niveau ISO strict, et elle donne accès au reste du nom dans le menu 'Informations'.
Même si vous pouvez conseiller à votre public potentiel de télécharger cette extension gratuite, vous ne pouvez pas présupposer qu'elle sera disponible sur la machine de destination.

Reconnaissance/identification des fichiers de données

La seconde difficulté provient des différences dans les méthodes d'identification des fichiers. La norme ISO 9660 reprend le mécanisme (issu de la nuit des temps informatiques) des extensions (ou suffixes) dans les noms de fichiers. La nature d'un fichier est exprimée par une chaîne de caractères séparée du reste du nom par un point.
Le Macintosh utilise quant à lui le concept de signature, qui présente de nombreux avantages de souplesse en spécifiant à la fois la nature du fichier (le type de fichier) et l'application l'ayant créé (le créateur).
L'extension 'échanges de fichiers' (appelée autrefois 'échanges PC-Mac') permet de paramétrer une table de correspondance entre les extensions et les signatures, et plusieurs utilitaires existent pour faciliter l'ouverture de fichiers qui ont été créés avec des applications qui ne sont pas installées sur la machine de destination.
Il est malgré tout difficile de formuler des hypothèses fiables sur la manière dont la machine de destination pourra gérer les fichiers de données placés sur le CD-ROM, et nombreux sont les utilisateurs Macintosh qui refusent de s'intéresser à ces aspects techniques.
Ce qui nous amène au troisième point, celui des applications.

Et les programmes ?

Les fichiers Macintosh ne sont pas monolithiques, mais se composent de deux branches (la branche de données et la branche de ressources, ou encore data fork et resource fork pour reprendre la terminologie anglaise). Traditionnellement, les programmes sont stockés dans la branche de ressources. Il n'est pas possible de lancer une application qui serait stockée dans la branche de données.
Cela interdit donc de placer, sur le CD-ROM ISO 9660 que vous produisez, une application Macintosh que vous auriez par exemple téléchargée depuis l'Internet (et qui pourrait par exemple être une application destinée à visualiser les données que vous diffusez).

La solution des CD-ROM hybrides

Face à ces quatre catégories de problèmes, une solution existe, celle de produire des CD-ROM hybrides. Avec un CD-ROM hybride, l'utilisateur Macintosh voit la partie HFS, tandis que l'utilisateur PC voit la partie ISO. Ces deux « parties » ne sont en fait que des apparences, ce que nous appelons des « vues » parce que, hormis les structures de gestion des deux vues (le catalogue ISO et le catalogue HFS), tous les fichiers sont stockés dans un seul et même endroit.
Les fichiers sont donc partagés (ou plus exactement peuvent être partagés). Un fichier peut ainsi être visible dans les deux vues ou dans une seule. Ce sera par exemple intéressant dans le cas de fichiers destinés spécifiquement à une partie du public potentiel.

Noms des fichiers

De cette manière, même si les données sont identiques, un fichier peut porter un nom dans la vue HFS et un autre dans la vue ISO, chacun respectant les règles qui lui sont propres.

Signatures des fichiers

Dans la mesure où les deux catalogues (ISO et HFS) sont séparés, il est possible de placer dans le catalogue HFS du CD-ROM hybride les éléments d'information qui y sont normalement placés dans le cas d'un volume magnétique classique. Il s'agit essentiellement de la signature. Les fichiers sont donc identifiés exactement comme ils pourraient l'être sur un volume Macintosh HFS.

Programmes Macintosh

Enfin, il devient possible de placer sur le CD-ROM hybride (dans la vue HFS, naturellement) des applications ou encore des programmes d'installation dont vous souhaitez que l'utilisateur puisse les exploiter ou les installer sur son ordinateur. Veuillez consulter la page plus spécifique que nous consacrons à l'installation des Applications Macintosh.

La solution de MacImage

Par le passé, seuls des logiciels comme Toast permettaient de réaliser ce type de CD-ROM, mais en travaillant sur le Macintosh.
Désormais, avec MacImage, il est possible de réaliser toutes les opérations sur un PC.
La page de MacImage présente des explications plus détaillées et comprend des liens vers un certain nombre de sessions de travail commentées et illustrées qui vous montreront comment procéder.

 
Pierre Duhem (ex-Logiciels & Services Duhem)
3, rue Pierre Haret - F-75009 Paris (France) - Tél. (+33) [0]149 700 455
web : http://www.macdisk.com